Toilettes sèches révolutionnaires
Il y a un peu plus d'un an, j'ai visité un écohameau en cours de construction dans l'État de Querétaro, au centre du Mexique. J'ai été bluffée par le projet de Paco, un Espagnol qui a tout quitté pour venir s'installer au Mexique et réaliser son rêve : créer une communauté écologique et autonome.
Il y aurait beaucoup à dire sur cette communauté encore en cours de développement (techniques de construction, autonomie énergétique, collecte de l'eau de pluie, phytoépuration, potager, arbres, etc.) mais j'aimerais ici me concentrer sur l'une des choses qui m'a le plus (agréablement) surprise : le système de toilettes sèches de Paco. Je n'en avais jamais vu de telles (je n'en ai pas revu depuis d'ailleurs) et elles m'ont vraiment convaincue. Je l'avoue, je faisais partie de celles et ceux qui font un peu la moue quand on leur parle de toilettes sèches. Faire son affaire dans un seau et devoir aller le vider tous les deux jours... Je me disais que l'être humain devait bien être capable de mettre au point un système à la fois écologique et, disons-le, plus pratique. Maintenant que je les ai vues (et même testées), je me dis que ce serait bête de ne pas en faire profiter les membres de Twiza. Donc, voilà comme elles fonctionnent :
L'idée est de concevoir les toilettes de manière à s'épargner la corvée du seau.
- Pour cela, il faut que les toilettes (la salle de bain) soient un peu surélevées (pas au rez-de-chaussée) de façon à avoir un espace libre en dessous, accessibles depuis l'extérieur.
(Fosses accessibles depuis l'extérieur)
- Il y a deux cuvettes, deux trous en fait avec un abattant interchangeable (photo de couverture).
- En pratique : vous faites votre affaire et le tout tombe dans une fosse un peu plus bas. Au lieu de tirer la chasse, vous jetez un peu de sciure comme pour n'importe quelles toilettes sèches. Tous les 6 mois ou un an selon la taille de la famille, vous changez l'abattant de trou et c'est reparti. Pendant ce temps, le contenu de la première fosse se transforme en compost.
(Plan du système - en espagnol et pas très net mais ça permet de se faire une idée. On voit aussi un urinoir en plus des toilettes.)
- Deux tubes en PVC relient les fosses au toit et permettent de ventiler et d'éviter les mauvaises odeurs dans la salle de bain. Deux petites hélices au bout des tuyaux ventilent vers l'extérieur.
(Les extrémités des tubes avec leurs hélices. À côté, le réservoir d'eau relié par une pompe à la citerne souterraine où est stockée l'eau de pluie et un chauffe-eau solaire.)
- Les fosses sont directement accessibles depuis l'extérieur grâce à deux trappes qui permettent de sortir le compost facilement. Une astuce "système D" fabriquée à l'aide de bouteille en plastique de récupération permet d'éviter que les mouches n'entrent dans la fosse. Évidemment, les fosses doivent être construites de manière à être parfaitement étanches pour ne pas polluer les sous-sols.
(Piège à mouches)
Voilà, si comme moi vous n'étiez pas un adepte des toilettes sèches, j'espère que celles-ci vous auront convaincus. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà pu tester un système semblable ? Quelles améliorations apporteriez-vous ?
Marie L.