Nous sommes, moi et Hyejeong, un couple multiculturel, entre Bolivie, Europe et Corée, installé depuis 14 ans dans le village.. Nos parents, en Corée, en Europe et en Amazonie, ont cultivé la terre, et nous avons vécu dans des communautés dans le sud-ouest de la France. Mon père, ancien pépiniériste en biodynamie d’un conservatoire de fruitiers du Sud-Ouest, a mené en Bolivie un projet communautaire qui lui a survécu, Sachawasi. Il était un éco-constructeur et paysan engagé dans l’agroforesterie, la biodynamie et la permaculture. En dépit de mon parcours personnel plus tourné vers l’art et la littérature, je rêve de pouvoir reprendre, avec toute la mesure nécessaire, cet idéal. Si Hyejeong travaille à Paris en semaine, je suis beaucoup plus disponible, étant enseignant dans le collège du village. Mes dispo : vacances d’hiver, de printemps, d’été. J’ai rencontré des personnes aux alentours, dont la bienveillance, l’humanité et le savoir-faire sont un précieux secours. Mais cela ne suffit pas ! Peut-être mes merveilleux et très lointains souvenirs de vie en communauté ont-ils motivé ma participation à la plateforme TWIZA.
Notre lieu :
Dans l’ancien enclos seigneurial de la colline Saint-Côme, à Luzarches, à la limite septentrionale de l’Île de France, sur une colline plantée de donjons et de tilleuls, se trouve notre humble petite maison et notre terrain. On tourne le dos à Paris, au Sud et au château Saint-Côme et à l’ancienne église (où Saint Louis venait dire ses patenôtres au XIIIe siècle), De notre terrasse, le regard embrasse le Nord ; tout le village, la forêt qui gravit les contreforts,et devine les horizons bleuâtres de la vallée de Chantilly, du PNR Oise Pays de France, de Senlis… C’est une belle région, celle de Gérard de Nerval et celle des Valois ! On entend et l’on devine, à travers les feuillages, en contrebas, le petit train de la ligne H qui coule comme une rivière, venant de Paris toutes les heures.
Quand nous sommes arrivés, tout était dans un état d’abandon tel qu’il a laissé ses cicatrices. Si notre petite maison, qui est une solide vieille dame, au corps encore solide, (architecture vernaculaire des siècles où l’on faisait tout à la main, étant écolo sans vouloir l’être) a besoin d’être rénovée de fond en comble pour que nous ne soyons plus les hôtes involontaires des fuites d’eau et des courants d’air, le jardin, lui, a besoin de vous ! Tout en recoins et en escaliers ; enclos de murs anciens (XIIIe siècle pour le plus important) il s’étage en quatre ou cinq petits dénivelés ou promontoires, ce qui lui donne, malgré ces 1000 m2 (petite ou grande surface, tout dépend de ce que l’on veut en faire), une amplitude et un dessin qui fait appel à toute l’imagination que l’on veut, et à l’esthétique voulue par les lieux d’histoire, quoique cette dernière soit néanmoins subordonnée aux besoins de ce qui y habitent : poules, canards, oies, rucher écologique (en terre cuite, en paille), très grands et tout petits arbres, potager de buttes en lasagne, animaux de passage, amis et hôtes… .Quand nous avons acheté la maison, puis le terrain, nous ne les pensions pas comme un micro-village, mais peu à peu, en rénovant tel poulailler, tel cabanon, tel atelier cachés dans les recoins, quelque chose a commencé à s’ébaucher, à se dessiner… Une des première chose que nous avons fait fut d’y transplanter des arbres et des arbustes. La vigne en façade, le plaqueminier, le néflier d’Allemagne, les pommiers de mon père, les framboisiers, le carré de terrain où croissent les asperges ont déjà belle figure.
Notre chantier :
Menuiserie tradi, charpente tradi, petite maçonnerie, mur en pierre demi-sèche, maçonnerie, pavage, aménagement du jardin, ferronnerie bricolée… et rangement !
Comme souvent, c’est la complexité et la longueur du chantier qui pourrait nous dérouter. Du haut jusqu’en bas, tout fait appel à nos bras !
Tout en bas, c’est le jardin-forêt, la prairie à planter pour les animaux, la clôture d’acacia, le gros poulailler à finir pour éloigner des poules les belettes qui rôdent, c’est les murets à faire ressurgir de ce tas de gravats (en creusant on tombe sur des restes du vieux château).
En bas, c’est le rucher sous le grand ginkgo, la butte potagère au soleil, les arbres à greffer, les plantations à faire, mais surtout, la construction écologique et moderniste d’un refuge dessiné par un architecte ami. En haut, c’est le potager à entretenir, les clôtures à établir, mais surtout, la datcha (petite cabane où vous logerez), qui, si elle est en soit tout à fait coquette (surtout quand les poules araucana, le matin, viennent toquer à la porte), demande à être mieux entourée que ce chemin de terre et ces feuilles mortes. Il faudrait y mettre un chemin de pavé, un récupérateur d’eau de pluie pour arroser le jardin, et une terrasse en acacia dont les planches seront préparées à l’atelier du vieux menuisier voisin, Pierre Pernois.
C’est aussi construire des abris pour le bois de chauffe et le bois de construction. Et peut-être même, suivant l’exemple de l’excellent rocket stove que j’ai fabriqué pour la datcha, fabriquer un jacuzzi au jardin !
Tout en haut, c’est le grand chantier, qui nécessitera des gens expérimentés, mais aussi, ce dont je ne dispose pas en ce moment, du nerf de la guerre… l’argent ! Mais si vous savez souder, si vous savez poser le zinc, on en trouvera, de l’argent !
C’est, dans la maison, installer une verrière et un toit en zinc, là, à la place de cette vilaine fenêtre en polycarbonate et de ces tuiles poreuses.
C’est, au 1er étage où le plancher a été défoncé par un entrepreneur comme on ne les aime pas, poser des IPN pour tenir un étage, et créer une grande chambre.
C’est, au rez, poser du parquet.
Quelles sont nos priorités ? Ah ! Si je le savais moi–même.
C’est, je suppose, faire ce que l’on peut faire ensemble et ce que l’on aime faire selon la saison. Disons, tout ce qui est jardin et constructions au jardin
Se rendre sur mon chantier :
Je ne suis pas contre les voitures, bien au contraire ! Ça aide le chantier, et ça accélère tout (je proposerais volontiers de partager les frais d’essence et d’usure).
Pour ceux qui n’ont pas de voiture (je n’en ai pas et je m’en porte bien), vous pouvez venir, de paris, par la ligne H terminus et arrêt Luzarches. A 6mn à pied de la gare.
Si vous venez d’autres contrées, par avion, de l’aéroport, terminal CDG2, à la gare routière, partent très régulièrement, même le weekend, des bus de la ligne Keolis 100 direction Persan. arrêt Luzarches Gare. A 6mn à pied de la gare.
Hyejeong & Daniel