Info bois n°4 : Nom des pièces de bois - Partie 2 : Les murs
Après avoir vu celles de la charpente, nous allons décrire les pièces bois composant un mur d'une MOB (Maison Ossature Bois).
L’ossature bois est une technique qui consiste à assembler des montants verticaux et des traverses horizontales pour former des cadres en bois massif.
Cette ossature peut être construite sur site, par panneau avec divers éléments de finition (en usine de préfabrication), ou par module tridimensionnel (en usine, pour des cas d'extension incluant plancher et/ou toiture).
1. Les pièces de bois d'une ossature
1.1 Mur plein
Dans un mur ossature bois plein, on retrouve tout le temps les mêmes éléments :
- la lisse d'implantation ou semelle d'assise,
- la lisse basse ou traverse basse,
- les montants,
- la lisse haute ou traverse haute
- et la lisse de chaînage.
Sur la photo, on distingue que la lisse d'implantation a été doublée.
1.2 Ouvertures
Lors qu'un mur comprend une menuiserie, d'autre éléments bois sont rajoutés pour former la réservation de la menuiserie.
2. Fonctions des différentes pièces maîtresses de l'ossature
Afin de mieux comprendre pourquoi un mur ossature bois est constitué de ces divers éléments, voici leurs fonctions :
2.1 La lisse d'implantation ou semelle d'assise
Elle permet de relier toute la structure à la fondation (car on la fixe au sol à l'aide de goujons d’ancrage), de gérer la protection contre l’humidité et de faire l'étanchéité à l’air car celle-ci compresse une bande d'arase.
Mise avant les murs, elle sert de guide pour l'alignement des segments de murs et elle est croisée par rapport aux lisses basses du mur.
Elle peut être doublée afin de régler les niveaux (permet de rattraper les défauts de dalle) ou de surélever les panneaux (exemple : plancher chauffant)
La classe du bois minimale de la lisse d'implantation doit être choisie en fonction des ces trois cas de figure :
- classe 2 : dans le cas de la fixation par des équerres (ce qui permet de ne pas percer la bande d’arase) et la lisse d'implantation à 20 cm au moins du terrain naturel,
- classe 3b : cas d’une bande d’arase percée et la lisse d'implantation à 20 cm au moins du terrain naturel,
- classe 4 : cas d’une bande d’arase percée et la lisse d'implantation se trouvant à moins de 20 cm du terrain naturel.
2.2 La lisse basse ou traverse basse, les montants, la lisse haute ou traverse haute
Les lisses basses et hautes transmettent les charges verticales et horizontales, les montants seulement les verticales.
Les montants étant pris en sandwich entre les lisses basses et hautes, cet ensemble est contreventé par clouage ou agrafe sur les éléments bois d’un panneau dérivé du bois sur une des faces.
Quand une charge est concentrée sur un mur ossature bois, on place plusieurs montants côte à côte afin de former un poteau, si cela ne suffit pas à reprendre des charges on insert un poteau bois dans l'ossature.
Les sections courantes sont en classe 2 : 45x120, 45x145, 45x220 avec une trame de 600 mm ou 400 mm.
Les tolérances de fabrication d'un mur ossature bois sont les suivantes :
- longueur de mur : + ou - 3 mm de la côte nominale
- hauteur de mur : + ou - 3 mm de la côte nominale
- épaisseur du mur : + ou - 2 mm de la côte nominale
- diagonale du mur : inférieur ou égale à 5 mm si la diagonale est inférieur ou égale à 6 m, au delà de 6 m c'est inférieur ou égale à 7 mm
- faux équerrage : inférieur ou égale à 1 mm/m
2.3 La lisse de chaînage
Cette lisse, qui se croise au niveau des murs, permet de fixer les murs entre eux et de faire la jonction entre les murs d'étage. Si elle fait la jonction avec une charpente, elle peut être appelée sablière.
2.4 Linteau
Le linteau transmet tous les efforts verticaux aux montants se trouvant de part et d'autre de la menuiserie et en aucun cas à la menuiserie.
La flèche de celui-ci ne doit pas dépasser 10 mm.
2.5 Pièce d'appui
La pièce d'appui permet de régler l'allège de la menuiserie, c'est là où la menuiserie va reposer.
2.6 Etrésillons
Ces éléments bois sont rajoutés à l'horizontal entre les montants dans le cas où un mur ossature bois reprend de fortes charges ou si la hauteur du mur est supérieur à 2,5m.
Parfois, ils permettent seulement de faire la jonction entre 2 panneaux dérivés de bois, afin de bien clouter ou agrafer le contour des panneaux.
2.7 Echarpes
Si un mur n'est pas contreventé par des panneaux dérivés de bois, celui-ci peut l'être avec une croix de saint André (en bois, en feuillard ou en tige d'acier) ou avec des écharpes.
Le plus souvent c'est le cas des murs de refend, qui permet de reprendre le contreventement de grand mur ossature bois ou avec beaucoup d'ouverture.
Un mur de refend doit être prévu du moment qu'un mur extérieur mesure plus de 9m de long (ou prévoir une poutre au vent dans la charpente industrielle)
3. Le système poteau poutre
Ce système n'a pas le même procédé qu'un mur ossature bois, les poutres reprennent les efforts verticaux qu'elles retransmettent aux poteaux servant d'appui aux poutres.
La classe du bois dépend de l'exploitation du bâtiment :
- Structures protégées : classe 2
- Structures extérieures : classe 3
- Poutres horizontales non protégées : classe 4
Le contreventement se fait par le remplissage d’élément entre poteaux (mur ossature bois, parpaing..) ou par le biais de croix de saint André.
4. Mur rideau ou manteau ?
Un mur rideau ou manteau est un type de façade légère parfois faite en ossature bois.
L'ossature bois mis en façade assure la fermeture de l'enveloppe du bâtiment sans participer à sa stabilité.
Les murs bois isolés passent devant les nez de plancher et nez de voile, c'est eux qui font la stabilité structurelle du bâtiment et peuvent être en béton, acier ou bois.
Les panneaux sont donc appuyés, étage par étage, sur un squelette fixe.
Les ponts thermiques étant supprimés, cette technique permet d’obtenir d’excellentes performances d’isolation thermique.
Voici les deux méthodes pour fixer les murs ossature bois:
- Murs ancrés en nez de dalle : les murs peuvent être fixés aux nez de dalles ou aux poteaux par des ferrures métalliques qui permettent de rattraper les tolérances du gros-œuvre.
- Murs autoportants : les murs peuvent être empilés de bas en haut jusqu’à l’acrotère. Ils sont fixés à la structure principale par des ferrures anti-déversement.