Info bois n°8 : Causes des dégats du bois 1/3
Nous allons nous intéresser aux causes qui peuvent endommager le bois dans l'ensemble d'un bâtiment (bois de charpente, bois de structure, bois de finition, meubles...).
Le bois est un matériau vivant, même coupé, il est composé d'eau (qu'on appel taux d'humidité), de cellulose* et de lignite* ( deux matières riches en carbone environ 48%)
Partie 1. Le bois et les insectes.
Le bois est sensible à certaines pathologies biologiques comme les insectes à larve xylophages et les termites.
Ces insectes se nourrissent de cellulose, se qui peut menacer à terme la solidité d'un édifice car pendant plusieurs années, ils creusent des galeries à l'intérieur du bois, l'affaiblissant et pouvant provoquer des ruptures mécaniques de la structure, ainsi que des décalages au niveau des tuiles pouvant entraîner des infiltrations d'eau.
On différencie les insectes à larve xylophages qui évoluent de manière cyclique aux termites qui vivent en colonie dans le sol.
1. Les insectes à larves xylophages
On les appels les insectes à larves xylophages car c'est après la ponte de l'insecte dans le bois que les larves se développent en se nourrissant du bois et y creusant des galeries.
En devenant adultes, ils créent des orifices de sortie pour vivre à l'air libre.
La durée du cycle larvaire, de l’œuf à l'insecte adulte, est variable selon les insectes, les conditions de température, l'humidité et l'âge du bois.
Les adultes sortent de leur trou de surface entre avril et septembre.
On trouve généralement les insectes suivants :
- Le capricorne des maisons
Très répandu en France, sa spécialité est de pondre une centaine d’œufs dans les ouvrages en résineux* de plus de 40 ans.
Son cycle larvaire est très long car il dure en moyenne entre 3 et 5 ans, pendant lesquels chacune d'elles, qui mesure jusqu'à 25 mm de long, creusent des galeries à la vitesse de 8 à 10 mm/jour.
A l'état d'adulte, l'insecte de couleur noir, mesure entre 10 et 20 mm pour un diamètre de sortie de 6 à 10 mm, ne vit que 3 à 4 semaines après leur sortie entre mi-juin et fin août et vole sur de courtes distances.
Les indices de leurs présences (attention très difficile à détecter, ils apparaissent qu'à la fin du premier cycle larvaire) :
- Trous de surface ovale de 6 à 10 mm.
- Galeries périphérique, à l'abri d'une mince pellicule de bois bombée par tassement de vermoulure de déjection, parois striées.
- Déjections en petits tonnelets de 0,8 mm d'un beige très clair.
- Petits bruits de grignotement
- L'hespérophane (Capricorne des feuillus)
C'est le cousin du capricorne des maisons, ses larves se nourrissent dans les ouvrages en feuillus*.
Son cycle larvaire est long, entre 2 et 6 ans pour un larve cylindrique de 25 à 30 mm.
L'insecte adulte de couleur brun rouge, mesure entre 13 et 24 mm pour un diamètre de sortie de 8 à 13 mm, il ne se nourrie pas après sa sortie qui se fait entre mai et août.
Les indices de leurs présences (attention très difficile à détecter, ils apparaissent qu'à la fin du premier cycle larvaire) :
- Trous de surface ovale de 8 à 13 mm.
- Galeries ovales parallèles au fil du bois, striées par les mandibules.
- Déjections en petits tonnelets de 1 mm d'un jaune clair
- La grosse vrillette
Cette insecte arrive une fois que le bois ai subi une dégradation par un champignon, ce qui arrive lors de taux d'humidité supérieur à la normale, il pont entre 100 et 200 œufs.
Son cycle larvaire est long, entre 3 à 10 ans, cela dépend du degré d'altération du bois, la larve d'un blanc laiteux mesure entre 6 et 11 mm.
L'insecte adulte de couleur brun foncé, mesure entre 5 et 7 mm pour un diamètre de sortie de 2 à 4 mm, sa sortie se fait entre avril et mai.
Les indices de leurs présences (attention très difficile à détecter, ils apparaissent qu'à la fin du premier cycle larvaire) :
- Trous de surface ronde de 2 à 4 mm.
- Galeries circulaires.
- Déjections granuleuse en forme de lentilles de 1 mm.
- La petite vrillette
Elle se trouve le plus souvent sur les meubles et objets d'arts anciens ayant subit au préalable une attaque par les champignons.
Son cycle larvaire est entre 1 à 4 ans, selon les conditions climatiques, la larve blanche mesure entre 5 et 7 mm.
L'insecte adulte de couleur brun foncé, mesure entre 2,5 et 5 mm pour un diamètre de sortie de 1 à 3 mm, sa sortie se fait entre mai et septembre.
Les indices de leurs présences (attention très difficile à détecter, ils apparaissent qu'à la fin du premier cycle larvaire) :
- Trous de surface ronde de 1 à 3 mm.
- Galeries circulaires.
- Déjections fines et granuleuses sur la surface du bois.
- Le lyctus
C'est un coléoptère présent sous deux espèces en France, le lyctus brunneus de plus en plus répandu et le lyctus linearis en voie de régression.
Il s'attaque au bois feuillus* dans ses premières années d'utilisation du fait de la disparition progressive de l'amidon.
Son cycle larvaire est plus court de 6 à 12 mois, pour une larve de 2 à 7 mm.
L'insecte adulte de couleur brun roux, mesure entre 2,5 et 6 mm pour un diamètre de sortie de 1 à 2 mm, sa sortie se fait entre avril et septembre.
Les indices de leurs présences (attention très difficile à détecter, ils apparaissent qu'à la fin du premier cycle larvaire) :
- Trous de surface ronde de 1 à 2 mm.
- Galeries circulaires.
- Déjections petits cônes très fine, aspect fleur de farine qui s'écoule du bois sans trace visible d'altération
- Moins connus :
- Bostryche capucin.
- Charançon xylophage.
2. Les solutions contre les insectes xylophages
Avant de chercher une solution pour traiter les bois, il faut savoir que certaines essences sont plus durable que d'autres aux insectes xylophages.
A savoir que c'est le duramen* qui permet cette durabilité, donc si le bois n'est pas purgé d'aubier*, il est vulnérable.
Il reste seulement deux essences sensibles à ce type d'insectes : le sapin et l'épicéa.
Un fois qu'on a détecter la nuisance (en général suite à un diagnostic), on compte deux étapes importantes à suivre :
- Préparation des surfaces
En premier, il faut sonder tous les bois afin de détecter les zones infestées.
Ensuite, on effectue un bûchage qui permet de retirer toute les parties vermoulu et mettre à nu le bois encore résistant.
Cette opération permettra aussi de déterminer les renforcements ou changements à effectuer.
Enfin, on met en oeuvre le brossage et le dépoussiérage de toutes les galeries apparentes creusées par les insectes cela facilite la pénétration des produits.
- Le traitement
Cette étape varie suivant la typologie de produit utilisé (gel ou liquide) et le type de bois à traiter (résineux ou feuillus)
Elle consiste à arrêter le développement des larves et empêcher de nouvelles pontes.
Deux types de traitement sont possible :
- Double pulvérisation
- Injection en profondeur jusqu'à saturation
En prévention, même si le bois est sain, toutes les parties en contact avec la maçonnerie doivent être traitées.
3. Les termites
Les termites sont des insectes sociaux, qui ressemblent à des petites fourmis blanches, il existe 2 500 espèces dans le monde, la majorité vit dans les régions chaudes, équatoriales ou tropicales.
Leur développement se fait par essaimage (fondation d'une nouvelle colonie), soit par bouturage (une centaine d'individus donne naissance à une nouvelle colonie).
Leur habitat naturel est la forêt, où ils participent activement au recyclage de la matière végétale morte.
Les termites souterrains (plus commun), vivent en contact permanent avec le sol et une source d'humidité.
Ils craignent la lumière, c'est pourquoi on ne les voit jamais et que l'on détecte leur présence souvent trop tardivement.
Dans leur quête de nourriture, ils sont capables de dégrader de nombreux matériaux comme le polystyrène, les isolants, les gaines... et de passer par des interstices de l'ordre d' 1 mm.
Les indices de leurs présences :
- Galeries, tunnels ou cordonnets construits sur les matériaux durs.
- Vides sous une pellicule de surface ou galeries étroites sans sciure
- Ponts en forme de stalactites ou stalagmites, afin d'atteindre l'aliment éloigné
- Présence de petits trous de 2 mm environ, visibles sur les plâtres au plafond ou au mur
- Lors de l'essaimage, envol simultané des termites reproducteurs
4. Réglementation termites
Depuis novembre 2007, la loi impose par le décret du 23 mai 2006 des mesures de protection des bâtiments avant construction pour prévenir des infestation de termite au niveau des futures constructions.
Ces meures définies dans le code de la construction et de l'habitat (articles R112-2 et R112-3) s'appliquent suivant les départements ci-dessous.
Dans l'ancien, il faut obligatoirement déclarer en mairie la présence de termite et les propriétaires doivent réaliser un état parasitaire dans le cadre d'une vente.
5. Les solutions contre les termites
Contrairement aux insectes à larves xylophages, l'ensemble des essences de bois sont sensibles aux termites.
Seulement deux essences purgé d'aubier* sont moyennement durable : le châtaignier et le chêne.
- Mesures sanitaire
Afin d'éviter les termites à proximité et à l'intérieur des maisons, des mesures de prévention sont à adopter comme :
- éviter le stockage du bois de chauffage sur la terre, et contre les murs de l'habitation
- supprimer les infiltrations d'eau
- détruire les vieilles souches
- Traitement dans les bâtiments neufs
Chaque nouveau projet nécessite une évaluation précise en matière de protection anti-termite de façon à faire le choix le plus adapté dans la technique et dans la mise en oeuvre.
Les traitements se font exclusivement au niveau du sol, par le principe de barrière physique et physico-chimique.
Depuis l'arrêté du 27 juin 2006, l'épandage insecticide de produits biocides sur le sol n'est pas une technologie retenue dans la liste des dispositifs.
- Barrière physico-chimique sous la totalité de l'assise du bâti par une mise en oeuvre surfacique en insistant particulièrement au niveau des points singuliers (passage de gaines, fourreaux, canalisations ...)
- Barrière physique sont mis en oeuvre sur les jonctions des matériaux différents, les traversées de dalle et réservations, les discontinuités en périphérie, les joints de dilatation...
Les travaux de protection nécessitent pour l'entreprise d'être assurée en garantie décennale couvrant le risque termite.
- Traitement dans les bâtiments existants
Lorsqu'on remarque la présence de termite dans un bâtiment existant, il existe deux technique pour lutter contre l'infection.
- Barrière chimique : technique de plus de 50 ans, qui consiste à mettre un produit biocide au niveau des sol extérieurs, des caves, sols extérieurs, maçonneries, bois de structure et autres bois.
- Pièges/Appâts : technique de plus de 20 ans, qui consiste à mettre en place des pièges sur l'ensemble de la périmétrie du bâtiment à protéger, ainsi qu'au niveau des passages de termite. Le principe est d'intoxiqué la colonie via les ouvriers, cela demande un suivi sur site pendant plusieurs mois afin d'évaluer l'évolution de l'intoxication.
6. Autres insectes : les nidificateurs
Il existe d'autres insectes qui ravage le bois, c'est les nidificateurs.
Ils ne se nourrissent pas du bois mais le creuse de manière à construire un nid pour y pondre ou y vivre.
Ils dégradent n'importe quel bois tendre, facile à découper.
- Abeille charpentière
C'est le plus fréquemment observé, la femelle sonde le bois pour y construire une galerie d'environ 10 mm de diamètre qu'elle va cloisonner pour former des petites loges afin d'abriter entre 10 et 15 œufs (1 œuf/loge).
- Fourmi charpentière
Les fourmis charpentières peuvent fortement endommager le bois car elles sont une colonie pouvant atteindre 2 000 fourmis sur 3 ans.
Leur reine pond des dizaines d’œufs par ans sous une espérance de vie de 17 ans.
* rappel article : les caractéristiques du bois