Réaménagement d’une maison ancienne en pisé

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Châteauvilain, Isère (38)

Achetée fin 2013, cette maison ne comportait aucun confort.
Après quelques années de travaux, qui ont permis de rendre vivables les pièces de vie essentielles, nous avons enfin terminé d’aménager notre salon.
A notre arrivée, c’était une des 2 seules pièces relativement convenables par rapport au reste de la maison. Dans un premier temps, grâce à des aménagements sommaires elle nous a servi de base vie de chantier.
Puis, après avoir terminé les travaux dans les autres pièces, elle a enfin trouvé la fonction à laquelle nous l’avions destinée.
Petite rétrospective des différents états de la transformation ...


Etat de la pièce avant travaux




1 / Dépose du parquet

La première étape a été la dépose du vieux parquet, celui-ci était dans un état de dégradation avancée. Soumis aux remontées d'humidité du sol il était atteint par la pourriture et les champignons.


Nous avons été surpris de trouver sous le vieux parquet des carreaux de terre cuite, également très dégradés.


2/ Démolition de la cheminée

Nous avons également démoli l'ancienne cheminé.


3/ Restauration du placard mural

Après un bon nettoyage ce sol nous a semblé convenable pour une utilisation provisoire.

L'étape suivante à été la restauration du placard mural, dont la façade a été déposée avec précaution.

L'inconvénient des murs en pisé est qu'il est difficile de réaliser des fixations mécaniques efficaces avec précision.

Nous avons élargi l'ouverture pour bâtir des jambages en carreaux de béton cellulaire et poser un linteau en bois. Le vide périphérique a été calfeutré avec un béton de terre et de chaux.

Le fond du placard est ensuite enduit au mortier de chaux.



Après avoir restauré le bâti, la façade du placard a été reposée.



L'intérêt des jambages en béton cellulaire est que les parois latérales permettent désormais de poser des crémaillères et de positionner des rayonnages selon les besoins.


4/ Installation de la cuisine provisoire

Après avoir installé un évier provisoire, une cuisinière à gaz, un frigo et un poêle à bois, un bon coup de badigeon et la pièce était prête pour y séjourner très agréablement pendant que dureraient nos travaux dans le reste de la maison.



5/ Aménagement du salon

Plusieurs années plus tard, après avoir restauré et aménagé les autres pièces, nous avons pu enfin attaquer les travaux définitifs dans ce qui devait devenir notre salon.


Première opération : piquage des vieux enduits et mise en peinture de la sous face du plancher haut


Remplissage de l'ancien conduit de fumée qui a été remplacé par un conduit extérieur en façade.

La suite des opération a consisté à déposer les tomettes et à décaisser le sol sur une profondeur de 30 cm.

Quelques copains ont été appelés à la rescousse pour cette opération un peu fastidieuse (la perspective d'un bon casse croûte étant largement incitative).


Un géotextile est posé sur le fond de forme. La terre extraite est triée à mesure de la fouille, les gros galets serviront à la réalisation du hérisson.


Les galets ont ensuite été répartis et un complément de matériau nous à permis de régler la forme de pose de la dalle béton.


Nous réalisons ensuite une réservation périphérique à l'aide de bandes de polystyrène expansé de 5 cm d'épaisseur. Celles ci ne sont pas destinées à rester en place, elles seront ensuite retirées pour laisser un espace de respiration entre le pied de mur et la dalle béton.


Les fourreaux électriques sont déroulés au sol et remontés dans les murs pour les prises de courant.


L'opération se termine par la pose d'un polyane destiné à retenir les eaux de gâchage du béton et qui empêchera celui-ci de descendre dans le hérisson.


Un nouvel appel à contribution est lancé pour le coulage de la dalle.


Après séchage, les bandes de polystyrène sont retirées. Les caniveaux périphériques sont remplis de galets et rebouchés au mortier de chaux maigre pour ne pas bloquer les transferts d'hygrométrie des murs.



Maintenant que le sol est stable et plan, nous pouvons passer à la suite des opérations : la réalisation des saignées et les incorporations des installations électriques.





Nous avons ensuite restauré la porte d'entrée qui devait être rabaissée puis remplacé la fenêtre


Réalisation d'une enture en pied de dormant

Doublage de la traverse haute 

La porte est démontée ...

Puis recollée en rectifiant l'équerrage

Elle a été renforcée par des équerres métalliques



Vient ensuite le tour de la fenêtre

Mise en peinture de la nouvelle fenêtre

Dépose de la vieille menuiserie

Réalisation d'un rejingot en maçonnerie


Pose du nouveau dormant et calfeutrement périphérique au mortier de chaux-chanvre et plâtre

Pose de la nouvelle fenêtre terminée

Habillage du linteau et de la sous-face. Celui-ci permet de constituer une réserve correspondant à l'épaisseur du futur enduit

Pose de jambage en béton cellulaire pour réalisation d'un placard d'allège et dressage

des arrêtes d'embrasure au plâtre

Pose de la façade du placard d'allège

Dressage des tableaux au plâtre

Et après tous ces préparatifs, réalisation des enduits chanvre-chaux


Tout d'abord le corps d'enduit. La pose de lattes permet de dresser les faces en respectant une épaisseur minimale pour assurer la correction thermique 

Vérification de la planimétrie à la règle

Puis la couche de finition ...

La finition est réalisée par une polissure à la chaux en pâte appliquée "à fresco" qui donnera à l'enduit uns aspect lisse et aquarellé.

Les enduits sont terminés et l' appareillages électrique est posé

Et enfin la pose du plancher ...

Pose des lambourde, avec rupture de capillarité, et calées au plâtre 


Pose des dalles OSB

Un vide périphérique est maintenu pour assurer la continuité de la "bande respirante" en pied de mur


Après protection des rives de plancher, les bandes périphériques sont remplies au mortier de chaux maigre

Après séchage, les bandes périphériques sont badigeonnées dans la continuité des murs

Pour le parquet, compte tenu de l'irrégularité des pieds de murs, nous avons pris le parti de le traiter comme un tapis, avec une marge périphérique formant un joint creux. Cela présente un rendu plus élégant que des lames tablettées à la forme du mur avec une plinthe ondulante.

Cela permet aussi de protéger la rive du parquet d'éventuelles remontées capillaires dans les murs et de permettre librement leur évaporation

Pour ce faire, bien que le parquet soit en pose flottante, nous avons collé les rives pour éviter leur soulèvement


Un nez chanlatté en chêne massif permet d'amortir la légère différence de niveau entre le parquet et le carrelage de l'entrée

Et il nous reste à profiter de notre nouveau salon.

La prochaine étape sera la réalisation d'une bibliothèque, prévue dans la niche au fond de la pièce.