La Maison en Conteneurs
Histoire
Les conteneurs servent à faire circuler les marchandises dans le monde entier. Avec le temps ils ne sont plus certifiés pour le transport et deviennent des déchets. Le réemploi de ce matériaux pour créer la structure d’un bâtiment a été pensé depuis une dizaine d’années avec notamment des projets phares tel que :
- 100 logements pour une résidence étudiante en 2010 en France
- Le quartier Container City à Londres en 2000.
Procédé technique
Construction modulaire, puisque c’est une construction à partir de structures pré-construites. Les conteneurs peuvent être transformés et aménagés directement en usine. Ils sont ensuite transportés jusqu’au site ou les fondations déjà existantes pourront l’accueillir ou les accueillir.
Les 3 Conteneurs du port du Havre transformés, et transportés jusqu’au terrain de Yannick et Sandra.Ils sont sur pilotis ce qui permet de créer un vide sanitaire. Les conteneurs jouent donc le rôle du gros oeuvre et permettent d’effectuer l’enveloppe de la maison, résistante à la pluie et aux dégâts.
Les conteneurs sont isolés avec des plaques de lièges à l’intérieur.
Le toit en tôles de récupération est surélevé, il repose sur des piliers en bois. Ceci permet de protéger les conteneurs avec une solution facile légère et en créant une lame d’air.
Le Projet
En 2006, Sandrine et Yannick commencent à formuler leur projet d’habitat. Par soucis d’économie ils imaginent se lancer dans l’auto-construction. N’ayant pas d’aptitude dans la construction ils optent pour une solution où ils n’auraient qu’à faire le second œuvre. Petit à petit l’idée du conteneur émerge.
Grâce à l’accompagnement de l’architecte Catherine Rannou, ils ont pu bénéficier de conseils sur l’orientation la couverture et l’agencement général permettant de bien réaliser le second en autoconstruction sans prendre de risque avec le gros œuvre.
Vue d’ensemble
- Matériaux : Liège, conteneurs
- Technique : Conteneurs, isolation intérieure
- Livraison : Aout 2009
- Durée chantier : 18 mois
- Surface habitable : 110 m2
- Coût travaux : 80 000 euros
Caractéristiques
Résistant, léger, rapide, isolation par l’intérieur, permet une flexibilité d’usage et d’agencement.
Coupe transversale
Le Chantier
1-Maquette de recherche à l’échelle 1/50eme de l’architecte Catherine Rannou.
Les trois conteneurs sont organisés sur une structure en bois qui porte la couverture et protège de la pluie.
L’accompagnement par une architecte a été crucial pour mener à bien ce projet d’auto-construction.
2-Livraison depuis le port du Havre et pose des trois conteneurs sur site.
Les ouvertures sont effectuées à la demande par l’entreprise lors de la vente des conteneurs.
Ils ont l’avantage d’être économiques, de créer très rapidement l’enveloppe étanche de la maison et de s’épargner une phase de gros-oeuvre parfois longue et fastidieuse.
3-La toiture repose sur une structure en bois extérieure aux conteneurs.
Cette charpente assure les fondations et la couverture des conteneurs.
Ce choix a permis d’unir les trois conteneurs sous un même toit pour un même projet d’habitation.
4-Le liège (deux panneaux de 5 cm) est utilisé pour ses qualités d’isolation thermique et acoustique.
La réalisation du second oeuvre en auto-construction a permis une réduction des coûts et une appropriation de l’habitat, essentielle pour l’habitabilité sur le long terme de cette maison.
5-Les espaces proposés sont traversants et lumineux.
La cuisine organise le lien entre les espaces de jours, de nuit et ceux du jardin.
Les nombreuses ouvertures et l’agencement des trois conteneurs rendent l’espace très lumineux et agréable à vivre.
6-Visite de la maison par Anatomies d’Architecture au mois de septembre en présence de Yannick et Sandra accompagnés de l’architecte Catherine Rannou.
Dix ans après la fin de la construction, le système constructif semble faire ses preuves et les habitants en sont très satisfaits.
Impact écologique
Ré-emploi de déchet.
Commentaires
Ce projet rend visible l’importance de l’adéquation entre le profil des habitants et le choix du système constructif.
Il s’agit d’un mode constructif résistant, léger, rapide, qui permet une flexibilité d’usage et d’agencement.
Cette étude a été réalisée par Mathis Rager, Emmanuel Stern et Raphaël Walter du collectif Anatomie d’architecture dans le cadre du projet du Tour de France des maisons écologiques.