Assainissement non collectif
Assainissement non collectif : définitions
L’assainissement non collectif (ou assainissement individuel) permet le traitement des eaux usées des habitations non raccordées au réseau public collectif (tout-à-l’égout).
Les eaux usées domestiques représentent les eaux ménagères (ou eaux grises) issues de la cuisine et de la salle de bain, ainsi que les eaux vannes (ou eaux noires) issues des toilettes. Toutes ces eaux usées nécessitent d’être traitées avant d’être rejetées dans le milieu naturel. L’enjeu est ici de minimiser les risques sanitaires et environnementaux associés (prolifération de matières polluantes, de micro-organismes pathogènes, et diverses nuisances environnementales etc..).
Si ton projet est concerné par l’assainissement non collectif, tu dois aborder le sujet rapidement, dès la phase conception. En effet ce type d’installation peut avoir des conséquences techniques et financières importantes sur tes lots terrassement et aménagements extérieurs.
En moyenne, aujourd’hui, environ 10% de la population française serait concernée par l’assainissement individuel, principalement en milieu rural. Pour en savoir plus, tu peux consulter le portail en ligne officiel du gouvernement sur l’assainissement non collectif.
Assainissement individuel : les principaux systèmes existants
Voici une présentation des principaux systèmes d’assainissement non collectif existants :
La fosse-toutes-eaux
Contrairement à la fosse septique aujourd’hui interdite, la fosse-toutes-eaux traite les 2 types d’eaux usées : ménagères et vannes.
Des canalisations vont permettre la circulation des eaux usées de ta maison jusqu’à une fosse. Cette dernière correspond à la première phase de pré-traitement. Puis un autre dispositif couplé à ta fosse (système d’épandage, filtre à sable, filtre planté..) assure le traitement final de tes eaux usées.
Le prix de ce type de système fosse-toutes-eaux complet varie environ entre 5000 et 10 000 €.
Quant à son entretien, tu dois faire appel à un professionnel tous les 4 ans environ, pour l’évacuation des boues. Elles doivent ensuite être retraitées ou incinérées selon la loi, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Bien souvent ces boues sont répandues dans un champ voisin avec des conséquences sanitaires néfastes.
La phytoépuration
La phytoépuration (système officiellement autorisé depuis 2009), système d’assainissement individuel le plus écologique, permet le traitement des eaux usées par les plantes.
Les eaux usées circulent au sein de bassins extérieurs, composés de plantes adaptées à chaque étape du processus. En général, la première étape représente un lit vertical planté de roseaux qui assure le pré-traitement (ou dans une fosse-toutes-eaux dans certains cas). Puis tes eaux usées atteignent un bassin composé de végétaux capables d’absorber les charges polluantes (bambous, iris des marais etc..). Enfin, elles sont rejetées vers un exutoire (marre, fossé drainant etc..).
La phytoépuration a de multiples avantages :
- Elle traite bien les nitrates et phosphates de tes eaux usées, notamment grâce au bambou. De plus la phytoépuration ne produit pas de boues (sauf si le système comprend une fosse-toutes-eaux).
- Elle nécessite peu d’entretien, une journée par an de fauchage et faucardage des végétaux suffit. Tu peux donc très facilement le faire toi-même, sans faire appel à un professionnel.
- Tu peux aisément associer ton système phytoépuration à des toilettes sèches.
- Elle te coûtera moins chère que les autres systèmes d’assainissement non collectif, surtout si tu la réalises par toi-même.
Si tu autoconstruis ton système de phytoépuration, en le couplant à des toilettes sèches, ton coût d’installation total s’élèvera environ à 1000 €. Et plutôt autour des 8000 € si tu choisis de l’associer à des toilettes à eau classiques.
La micro-station
La micro-station est une mini station d’épuration, comme son nom l’indique. Elle te permet d’effectuer toutes les étapes de ton assainissement (pré-traitement, traitement, clarification..) au sein d’un seul dispositif.
Les principaux avantages de la micro-station sont :
- Sa taille compacte, elle est moins contraignante que les autres en terme d’installation. Tu peux même, dans certains cas, l’installer hors-sol.
- Tes eaux usées sont traitées de manière naturelle par des bactéries présentes dans l’eau. Puis, en fin de parcours, elles peuvent être réutilisées pour irriguer ton terrain (en sous-terrain).
Les principaux désavantages de la micro-station :
- Les bactéries de ta micro-station ont besoin d’être nourries régulièrement. Si tu t’absentes plus d’un mois, le dispositif se bloque et nécessite une réactivation.
- La micro-station comprend un système électrique, ce qui induit une consommation constante d’énergie ayant un impact écologique et un coût financier.
Les bonnes questions à se poser
- Il est indispensable que tu connaisses la nature de ton sol (étude de sol) pour choisir le système d’assainissement individuel le plus adapté à ton projet. Cela va entre autres influencer ton choix de technique d’épandage.
- Si tu rénoves, vérifie si ton système d’assainissement non collectif est toujours aux normes. Dans certain cas il faut tout refaire, avec un impact technique et financier non négligeable.
Les points de vigilance
- Le sujet de l’assainissement individuel est associé à des enjeux sanitaires et environnementaux très importants. En effet, si tes eaux usées sont mal traitées, des micro-organismes pathogènes peuvent proliférer de manière dangereuse.
- De même si ton dispositif d’assainissement non collectif ne fonctionne pas bien, les matières polluantes de tes eaux usées peuvent se propager dans les cours d’eau environnants.
- Enfin, au vu de tous ces enjeux, n’hésite pas à demander de l’aide aux sachants dans ce domaine, notamment le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC).
Références documentaires
- DTU 64.1