Toilettes

A quoi servent des toilettes ? Tu le sais sûrement déjà, pas besoin donc d’épiloguer sur le sujet… Et d’ailleurs tu y vas très certainement plusieurs fois par jour. Tu as donc conscience que c’est un équipement majeur et incontournable de notre mode de vie. Mais es-tu au courant : que la grande majorité des systèmes de chasses d’eau utilise de l’eau potable ? Et que le poste « chasse d’eau » représente environ 20 à 30 % de la consommation d’eau d’un foyer ?

Voilà voilà…, donc malgré la caractère peu reluisant du sujet…, il est primordial de le placer sur le devant de la scène ! D’autant que les systèmes alternatifs au « tout-à-l’égout » (le plus répandu aujourd’hui) sont encore trop peu connus. Dommage car ces toilettes écologiques permettent bien souvent de se passer d’eau potable et de diminuer la pollution des réseaux et des cours d’eaux (provoquée par les pathogènes présents dans nos excréments qui prolifèrent en milieu aquatique).

Nous te proposons donc d’explorer différents modèles de toilettes plus écologiques et plus résilients :

Les toilettes sèches

Les toilettes sèches à litière biomaîtrisée

Photo toilettes sèches en autoconstruction lors d'un chantier participatif Twiza

Cette technologie est la plus répandue à ce jour en France. Le principe est très simple, on s’assoit sur une cuvette (préalablement choisi ou fabriqué avec soin), on fait ses besoins, et ces derniers atterrissent tous dans un même « seau » . A chaque fois, on y ajoute un peu de litière afin d’absorber l’humidité et d’éviter les mauvaises odeurs. Celle-ci est en général composée de sciure et de copeaux de bois (voir de broyât de feuilles ou de cartons). Et selon le témoignage de la plupart des utilisateurs, ce système marche très bien !

Prenons l’exemple une famille de 4 personnes qui utilise un seau d’environ 15-20L, elle devra le vider tous les 3-4 jours environ. Ensuite, l’idéal est de stocker cette matière récupérée (en extérieur), et de s’en servir comme compost pour ton jardin au bout de 2 ans environ (à la condition de l’avoir préalablement mélangée avec de la matière azotée, telle que des restes de gazon). Encore une fois cette matière génère bien moins de mauvaises odeurs que l’on pourrait penser.

Toilettes sèches à séparation

Comme son nom l’indique, cette fois-ci l’urine et la matière fécale sont évacuées de manière séparée. Ces toilettes sont donc composés de 2 récipients différents. Avec ce type de système tu diminues le poids des tes seaux mais aussi la fréquence de tes vidanges. Enfin tu feras des économies de sciure, qui sera ici utilisée uniquement dans le récipient « matière fécale ».

Toilettes sèches avec chambre à composte

Si les systèmes de seaux ne t’enchantent pas, tu peux opter pour des toilettes sèches raccordées directement à une chambre à compost. Le confort d’utilisation se rapproche de celui de toilettes classiques, surtout lorsque ce système intègre des bras mélangeurs et une ventilation. Avec certains de ces modèles, il est même possible d’attendre 10 ans pour vidanger.

Toilettes classiques optimisées

Enfin si tu préfères acheter ou conserver tes toilettes classiques, il te reste encore plusieurs options pour faire des économies d’eau potable.

La première, de loin la plus écologique, est de relier tes toilettes à un réservoir d’eau de pluie. Nul besoin d’utiliser l’eau potable pour tes toilettes, et en prime tu utilises une eau gratuite.

Enfin si aucune des propositions précédentes ne te convient, il te reste la possibilité de choisir le modèle de toilettes classiques le plus économe. Dans ce cas là, choisis le système avec 2 boutons de chasse d’eau (3L/6L ou 2L/4L), c’est à dire le modèle le plus écologique. A savoir que les modèles avec un seul bouton peuvent consommer entre 9 et 18L par chasse d’eau !!😱

Les urinoirs secs

Photo de l’œuvre de Marcel Duchamp « 3rd replica of Fountain« 
1964, galerie Schwarz
original photo GNU from Gtanguy

Et non cette photo ne représente pas un urinoir sec ! C’est juste un ptit clin d’œil culture pour illustrer l’incroyable champ des possibles de l’expression artistique 😃, avant d’entrer dans le vif du sujet….!

Revenons à notre urinoir sec, de manière plus à terre à terre… Comme son nom l’indique, il permet de faire des économies d’eau, car il n’en utilise pas ! Différents modèles sont commercialisés, comme celui utilisant du liquide (huile) pour limiter le odeurs et muni d’un flotteur s’abaissant automatiquement sous le poids de l’urine.

Il existe également d’autres modèles composés cette fois d’un siphon sec. Ils sont constitués d’une membrane en latex et d’une gaine plate. A savoir que ce type d’urinoir « sans eau » est le plus répandu et nécessite moins d’entretien que le modèle précédent. En contre partie, son coût est un peu plus élevé. Toutefois tu peux opter pour un modèle d’urinoir classique et y ajouter un siphon sec.

Les bonnes questions à se poser

  • Quel système de toilettes est le plus adapté à tes attentes et exigences en termes : d’écologie, de fréquence de vidange, de confort, de séparation des évacuations, de taille de modèle….?

  • Tu choisis d’acheter un système de toilettes industriel bien optimisé écologiquement et donc plus cher. Mais ce surcoût ne serait-il pas compensé par les économies d’eau qui en découlent et par la meilleure qualité de l’eau de la nature environnante…?

Les points de vigilance

  • N’oublie pas de prévoir un espace de stockage suffisant pour le compost issu de tes toilettes sèches, sachant qu’il faut attendre 2 ans pour l’utiliser. Par exemple, pour une famille de 4 personnes, il faudra prévoir un espace capable de stocker environ 2 à 4m3 de compost par an.

  • Enfin pour prévenir les mauvaises odeurs, évite d’utiliser une litière trop fine et n’oublie pas cette bonne vieille pratique incontournable : ventiler !!!

Références documentaires

  • Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments